Vendredi 18 février 2022, plusieurs journalistes de la rédaction du web sportif Franceinfo ont manifesté sur les réseaux sociaux contre leurs conditions de travail précaires.
Par Axel Mendy
Publié le 28 22 février à 19h14
Le rendez-vous était fixé au vendredi 18 février 2022, à midi. Sur le réseau social, plusieurs webjournalistes du service des sports de franceinfo ont publié le même message.
« Nous, journalistes du service des sports de franceinfo, alertons sur l’urgence de notre rédaction, où 90% des contenus sont assurés par des pigistes, des alternants sans débouchés et leur présence épisodique nous empêche d’assurer la continuité éditoriale. », précisent-ils. .
Des journalistes non-titularisés qui cimentent la rédaction
Appels à plus de reconnaissance, de la part des journalistes qui racontent aux Parisiens leur situation d’emploi précaire. Voir l’article : Le télescope Webb de la NASA lancé pour voir les premières galaxies et les mondes lointains. De retour à la rédaction en tant que stagiaire, en alternance, en freelance, pour quelques ou plusieurs années, tous décrivent une situation professionnelle « qui a trop duré ».
Une soixantaine de journalistes composent la rédaction sportive de franceinfo. S’il paraît unifié de l’extérieur, il est en réalité divisé en deux secteurs : la télévision et le web. Les attachés de télévision, historiques en matière d’écriture, occupent de nombreux postes en CDI, auprès d’écrivains plus âgés. La composante web, quant à elle, est composée de journalistes beaucoup plus jeunes et plus dangereux.
« Le dernier CDI d’un freelance [au service web, ndlr] a commencé en 2005 », se souvient Pierre*, rédacteur sportif indépendant depuis plusieurs années. Actuellement, il y a environ huit réguliers, trois ou quatre stagiaires qui se succèdent par an et environ trois alternants. Une vingtaine de pigistes complètent la rédaction. La précarité est donc la colonne vertébrale de la rédaction.
« Il faut savoir qu’environ 90% des journalistes précaires participent à la verticale du site et qu’ils occupent 78% de l’horaire. « Le déséquilibre qui conduit à des situations difficiles, comme pour la finale de l’Euro 2020.
Lors de la dernière nuit de l’Euro 2020, il n’y avait que des pigistes et des stagiaires présents. Ce n’est pas normal.
Un suivi de l’actualité en pointillé
« Pour pouvoir travailler dans des conditions normales, nous avons besoin de 18 emplois à temps plein, explique Pierre. condition normale. C’est le maître mot dans les revendications des journalistes. Lire aussi : Rédaction Web : Apprenez à écrire pour le Web. « Nous voulons juste que le recrutement se déroule normalement. Nous voulons faire plus, mais nous sommes fatigués. »
Leur statut de freelance empêche nombre d’entre eux d’élargir le sujet. Pour Karim*, « cela arrête la continuité dans la ligne éditoriale, on ne peut pas écrire des articles sur la durée ».
« Nous devons parfois travailler en dehors de nos jours libres pour nous préparer aux matières. Pour assurer la continuité, nous recevons des appels et des messages de nos patrons dans notre temps privé », se plaint Thaïs. Selon Pierre, l’absence des pigistes et des alternants a entraîné une « fuite confuse des journalistes. » Les mêmes journalistes, qui ont quitté la rédaction et signé des CDI dans d’autres médias. »
Au niveau exécutif, les relations des journalistes avec leurs rédacteurs sont « plutôt bonnes ». « Ils sont conscients des difficultés que nous rencontrons et nous soutiennent », a glissé Pierre. L’ambiance au sein de la rédaction a été qualifiée de « sympa et agréable » par beaucoup d’entre eux. Vraisemblablement avec le haut hiérarchique la communication semble floue.
« Nous n’avons jamais été placés en tête de liste », a déclaré Antoine Chuzeville, responsable de la rédaction sportive du SNJ. Nous jouons avec des pigistes, mais nous n’embauchons pas. En novembre 2021, une réunion du CSE a eu lieu où les questions foncières ont été discutées. Depuis lors, rien ne s’est passé. »
Une précarité qui s’étend en dehors de la rédaction
On nous félicite souvent pour notre public et nos bons scores, mais aucune position n’est prise. Ceci pourrez vous intéresser : Cérémonie des 47e César : à la découverte de notre extraordinaire système.
Si la plupart des rédactions sont jeunes, elles se disent armées des réalités du métier. « Quand on démarre une entreprise, on nous dit qu’on va se battre, on le sait. Mais là, on a atteint la limite. Ça me pèse encore plus, avoue Pierre. On a des gens qui envisagent de quitter le métier et d’autres qui le sont ont pris le risque. »
Nous intériorisons le fait qu’il n’y a pas de perspectives d’avenir. Embaucher même en CDI ne semble pas réel.
Une situation douloureuse à l’intérieur de la rédaction, et à l’extérieur. « Il est difficile d’accéder à la propriété sans contrat à durée indéterminée. Pourtant, je travaille depuis plusieurs années », a ajouté Pierre. Cette condition est à l’origine des protestations des journalistes des rédactions sportives.
« Nous voulons nous affirmer et ne plus nous excuser », a déclaré Karim. « On espère que ça va changer les choses, parce qu’on en a marre. « J’aime cette écriture, qui me tient à cœur. Mais là, ce n’est plus possible », conclut Karim, las de la situation.
Contactée, la rédaction sportive de franceinfo a indiqué ne pas souhaiter « commenter ».
* Le nom a été changé pour préserver l’anonymat.